// 06 – 10 février 2018 //
Dans le calendrier 2017 de l’appart à Marseille, il figurait en bonne place au côté d’autres montagnes du monde. Rémi a ainsi pu l’admirer chaque jour du mois de septembre, rêvant de le voir en vrai. Lui, c’est le mont Fitz Roy, sommet de Patagonie à la forme élancée et aux allures de citadelle imprenable. Alors, lorsque nous débarquons à El Chalten, petite localité nichée au pied du massif du Fitz Roy, l’excitation est à son comble. Malgré les 20h de bus dans les pattes, nous nous sentons en forme dès notre arrivée au petit matin pour nous lancer directement à l’assaut du célèbre « sendero del Fitz Roy ».
Nous louons une tente dans un magasin où nous rencontrons la plus désagréable personne que nous ayons croisée depuis le début du voyage, aussi sympathique/souriante/aimable que les personnages de Jean-Pierre Bacri dans ses films. Notre tente dans le sac et le sac sur le dos, celui de Charlotte en l’occurrence car Rémi est toujours un peu tangent sur ses douleurs musculaires (sinon on aurait partagé le sac hein, on vous voit venir à penser que sans ça c’est Rémi qui l’aurait porté seul, méfi), nous partons sur le chemin. Le premier mirador est de bon augure avec une magnifique vallée aux tons mordorés. Nous continuons vers le camping, un peu soucieux du temps qui s’assombrit à chaque pas que nous faisons. Le Fitz Roy fait son timide en restant caché derrière une épaisse couche de brume durant les 2h30 de montée. Vers 17h nous plantons notre tente, entouré de dizaines de randonneurs. Comme 17h reste relativement tôt pour se mettre à table nous en profitons pour aller voir du côté d’un glacier, et là c’est le déluge, la pluie s’abat sur nous et nous rentrons prestement au camping. Dédicace à l’office de tourisme qui nous avait annoncé « juste quelques nuages et un peu de vent » pour la météo d’aujourd’hui #expertise.
Nous nous réfugions dans notre petite tente, facilement reconnaissable à ses mauvais plis dûs à un montage aléatoire de notre part. Une sieste plus tard et nous sortons à la faveur d’une éclaircie pour avoir droit à un petit miracle… des rayons de soleil sont en train de percer et la vue se dégage doucement. Moment magique où le Fitz Roy pointe enfin le bout du nez. Il est certes entouré de nuages mais il est là, majestueux et nous regarde de toute sa splendeur. Nous restons près d’une heure à le contempler avant de regagner nos pénates, ingurgiter un sandwich froid et croiser les doigts pour que demain lorsque nous irons à ses pieds nous puissions l’admirer d’encore plus près.
Après une nuit de l’horreur aux températures glaciales, vive l’été en Patagonie, nous nous lançons sur la dernière partie du sentier, classée comme difficile. Au plus nous montons en altitude au plus nous pensons que croiser les doigts n’est pas suffisant pour contraindre la météo à être clémente. Eh oui, une fois au sommet nous nous rendons à l’évidence on voit que dalle, nibe, wallou ! Il y a même une sorte de neige-grêle pour couronner le tout. D’autres randonneurs sont là aussi et attendent transis dans le froid que le Fitz Roy se découvre. Rémi est résigné, Charlotte ne sent plus ses jambes, c’est la redescente. Nous bouclons les 8h de marche avec une pointe de déception, en espérant avoir plus de chance avec le Perito Moreno, l’autre objectif de notre passage en Patagonie.
Pour cela, nous nous retrouvons à El Calafate à 3h de bus d’El Chalten. En avant ça, nous nous mettons en quête d’une auberge de jeunesse quand le flair légendaire de Charlotte opère. Nous passons devant un hôtel que Rémi n’avait pas repéré :
– On va voir s’il y a de la place ?
– Bouah non ça sert à rien ça sera sûrement trop cher…
– Je vais demander quand même
– Si tu veux…
Et voilà comment nous nous sommes retrouvés à Folk Hostel, un lieu tout nouveau et trop cool, tenu par Noella, une Argentine qui adore parler français ! C’est sur ses précieux conseils que nous nous faisons deux très bons restos en ville, car il faut, selon l’expression de Charlotte, « remplumer le Rémi » qui ne se trouve pas assez nourri par les repas sur le pouce et autres sandwichs partagés #respectdubudget
Le lendemain nous chopons le bus de 13h30 direction El Perito Moreno. Une heure plus tard il apparaît à travers les vitres et nous partons à sa rencontre grâce à l’ingénieux système de passerelles qui permet de s’approcher au plus près du géant de glace. C’est la deuxième claque du voyage après Iguazu, merci dame Nature ! Sa puissance se caractérise ici par le fracas des blocs du glacier qui s’en détachent et tombent de temps à autre dans l’eau sous l’effet de la (relative) chaleur. C’est un véritable spectacle, le Perito Moreno show (enfin, froid plutôt).
Fitz Roy, Perito Moreno, ici s’achève notre passage en Argentine. À moins que nous n’allions jusqu’au au bout du monde…
Merveilleuses photos et une narration au top bravo . On attend la suite (Ushuaia) avec impatience . C’est toujours un réel plaisir de découvrir un nouvel article le matin en ouvrant la tablette … continuez ! ???
Tant que vous commentez on continue !
Holà companieros! Chouette article! Mazette que de péripéties! Je me suis particulièrement bien représenté le froid polaire en altitude en tente… Le glacier est vraiment magnifique. Quel spectacle! J’imagine que vous êtes passés au Chili, vive les changements d’accents!
Et vive les changements de prix !