// 18 – 20 avril 2018 //
Ça y est on quitte La Paz, pour de bon cette fois-ci ! Et encore, on a bien cru que celle que nous avons surnommé la ville aimant allait de nouveau nous retenir : un bloqueo (blocus routier de revendications, très fréquent en Bolivie) barre la route au niveau d’El Alto et oblige notre bus à prendre des chemins de traverse (comprendre des pistes complètement cabossées) pour le contourner. C’était le prix à payer pour quitter La Paz ! Nous voilà donc partis en direction de Copacabana (moins connue que sa cousine brésilienne à qui elle a d’ailleurs donné son nom) au bord du célèbre lac Titicaca que nous longeons désormais. La végétation et le paysage changent. D’ailleurs, mais attends, c’est la Provence qui s’invite en Bolivie là non ? Une fois arrivé sur place, on en profite pour se balader dans la ville que l’on divise en deux parties : l’une en travaux, l’autre dédiée au tourisme. Bref une ville dont on a vite fait le tour, et d’où l’on s’extirpe en montant d’abord à l’horca del Inca, un observatoire astronomique pré-inca, puis au Calvario qui surplombe l’ensemble. On emprunte le raide sentier qui passe devant les habitations insolites et cosy de l’hôtel Las Olasqui font fantasmer Charlotte : « Ah mais regarde du lit tu as la vue sur le lac ». C’est sûr que notre hôtel en bord de route avec vue sur les travaux derrière la maison fait moins rêver ! Bref on souffle pas mal pour monter (on est à 3900 mètres d’attitude quand même) mais la vue panoramique sur le lac avec le coucher du soleil nous récompense.
Le lendemain nous prenons le bateau pour rejoindre l’Isla del Sol. Charlotte redoute l’heure et demie à passer sur la mer, enfin le lac, mais heureusement le bateau va lentement et il n’y a pas de grosses vagues (ben oui on t’a dit que c’était pas la mer !). On débarque au Sud de l’île, dans le village de la communauté de Yumani, en compagnie de nombreux autres touristes et on se lance à l’assaut de la montée jusqu’à la crête. Les habitants cohabitent désormais avec l’effervescence touristique sans pour autant changer leur mode de vie rural. Ici pas de route, que des chemins, donc tout se fait à pied et le principal moyen de transport se nomme la mule. On croise un vieux berger, lunettes de vue et bonnet péruvien enfoncé sur la tête, qui nous confirme que depuis un an les touristes ne peuvent plus se rendre au nord de l’île à cause d’un conflit entre les deux communautés. On entend d’ailleurs quelques coups de feu tirés en l’air. « Ça c’est pour prévenir les touristes de ne pas avancer plus » nous dit notre berger. Juste avant on avait effectivement aperçu quelques personnes s’aventurer en direction du chemin vers le Nord. Sympa l’ambiance. De toute manière le sud de l’île est « très joli » alors qu’au Nord « il n’y a rien à voir » (vous avez deviné qui nous a dit ça). Du coup on fait assez vite le tour du Sud de l’île, allant jusqu’à des ruines assez insignifiantes (il faut le dire quand ça ne vaut pas le coup !) mais trouvant par hasard le meilleur endroit pour manger. Une cholita profite de sa terrasse surplombant le lac pour offrir le couvert aux passants : sa soupe de quinoa et sa truite sont excellentes. En plus on a droit à un festival de sourires de sa fille qui nous regarde depuis son carton faisant office de caisse à jouer ! Vient ensuite l’heure de faire un choix : est-ce qu’on rentre maintenant sur Copacabana pour espérer choper le bus de nuit direction le Pérou et Cusco ou est-ce qu’on reste passer la nuit sur l’île ? Il est 14h, comme nous sommes nuls pour faire des choix, on s’en remet au destin :
La pierre a bien fait son job, on profite désormais des terrasses situées sur la crête, sirotant une limonade avec vue sur le Titicaca. On a connu pire ! Avant cela, on avait fait une recherche Booking directement sur le terrain en tapant aux portes des auberges et des hôtels et demandant le prix des chambres, s’il y a le wifi qui fonctionne, le petit déjeuner, etc. Après cette vaste recherche, notre choix s’est porté sur une petite maison familiale sommaire, sans douche ni internet, mais au prix et à l’accueil imbattables ! On découvre en plus que nous avons une magnifique vue sur le lac et la Cordillère Royale depuis notre fenêtre : bon plan bonjour ! On ira manger le soir la meilleure trucha du monde (dorée à l’ail, trop bon !) dans le petit resto de la famille, comme si on était à la maison, et toujours à un prix raisonnable ce qui n’est pas le cas du reste de l’île ou de Cocapabana. Du coup le lendemain on prendra le petit dej au même endroit avec notre petite famille d’adoption, sans oublier de leur acheter quelques tissus qui serviront de cadeaux une fois de retour en France (c’est pour qui ?) On profite une dernière fois de la vue et du calme de l’île avant de retrouver le flot des touristes. À Copacabana on connaîtra l’arnaque du siècle : après avoir mangé notre trucha quotidienne, nous avons envie d’un dessert, on passe devant un resto qui sert entre autre des crêpes, celle au chocolat est chère, près de 22 bols (soit plus du double d’un almuerzo, Ndlr), on le fait remarquer au gars qui nous explique : « oui je sais le prix est un peu plus élevé que la moyenne, mais ici contrairement aux autres, on ne lésine pas sur la quantité et la qualité, la crêpe est copieuse, vous verrez ! « . Wow au moins le type est transparent et semble de bonne foi, allez on s’installe ! Rémi aura presque un infarctus quand il verra arriver la soit disant crêpe copieuse, en fait simple crêpe toute rabougrie et réchauffée, vulgairement parsemée de chocolat.
Il est temps de quitter cet endroit ! On monte dans le bus de nuit pour Cusco, passant rapidement la frontière où l’on se fait tamponner le passeport : 90 jours autorisés au Pérou, bienvenidos !
Relax le titicaca 😁 Les photos du coucher de soleil et de la nuit sont magnifiques 👏 C’est bien de vous accorder des pauses.
Ouais on commence à bien aimé les pauses ! Et oui la lumière du soleil était magnifique en fin de journée