Argentine #5 : allez le bleu !

// 29 janvier – 04 février 2018 //

Rémi a beau être matinal, il a mal. La nuit dans le bus, climatisé à fond, fut rude, mais les paysages qui s’offrent à nous sonnent comme une récompense. Finie l’aire urbaine de la capitale et sa pampa parsemée de vaches, place aux espaces montagneux entrecoupés de lacs au bleu profond. Le climat change aussi. Rémi s’inquiète de la température extérieure affichée dans le bus qui perd degré par degré au fur et à mesure que nous nous rapprochons de notre destination finale. Il fait ainsi 14ºC quand nous posons pied à Bariloche, ça contraste avec les 30ºC de Buenos Aires. 

La bonne nouvelle, c’est qu’un bon karma est descendu du bus avec nous : nous sommes pris en stop par un père et sa fille à qui nous avions demandé des renseignements pour rejoindre  le centre ville en bus.  Et grâce à Booking-les bons tuyaux nous profitons de l’ouverture d’une toute nouvelle auberge, dont les prix sont trois fois moins chers que le reste des hébergements de Bariloche. Bon, la chambre donne sur la rue, possède deux petits lits et une chasse d’eau qui fuit, mais au final ce qui compte c’est l’extérieur, et puis les proprios sont sympas !

C’est avec entrain que nous partons à la découverte de la ville, une grosse bourgade touristique nichée sur le bord d’un grand lac. En s’éloignant un peu, on a droit à une vue spectaculaire sur la région en haut du Cerro Campanario. Cela nous a ouvert l’appétit, on se permet donc LE resto qu’il faut faire à Bariloche : El boliche de Alberto ! Damien nous en avait tellement parlé qu’on en salivait déjà à l’avance. Et en effet, l’assado est cuit à la perfection, Rémi n’est pas loin de la « transe gastronomique » comme dirait Elsa. Le vin et le dessert finissent de nous achever, à moins que ce soit l’addition, mais bon, on est là pour se faire plaisir aussi et aujourd’hui ce fut le cas sur toute la ligne !

Le lendemain, excursion pendant près de 5h dans l’agréable parc national de Llao-Llao*. Le sentier traverse des sous-bois magnifiques, avec des arbres hauts de cinquante mètres, pour déboucher sur de superbes points de vue, les fameux « mirador ». On notera à l’issue de cette sortie les différences d’appréciation entre nous : pour Rémi, c’était une balade tranquillou, pour Charlotte, c’était une grosse rando #vivement les treks de cinq jours !

Ensuite c’est un jour sans : on attend 2h30 un bus censé passé chaque heure mais comme on l’attend au mauvais endroit eh bien on le rate deux fois, on arrive autour d’un lac bondé où chaque centimètre carré est squatté, on monte voir une « cascade » or suite à Iguazu c’est compliqué de nous surprendre, on arrive à un mirador d’où la vue n’est pas terrible. Bref il est temps de partir vers El Bolson situé à 3h de route. On est motivés pour y aller en autostop, on se fabrique donc un joli panneau et après cinq minutes de pouce levé…une moto s’arrête ! Le gars nous informe aimablement que nous ne sommes PAS DU TOUT au meilleur endroit pour faire du stop et que selon lui l’option bus est plus pratique. On le prend comme un signe très clair : pas de stop, c’est droit au bus ! Las, on déchante très vite en apprenant que le prochain bus est dans 5h. On se retrouve donc coincés au terminal à devoir attendre toute une après-midi… (au moins on a pu mettre le site à jour!) 

Enfin arrivés à El Bolson, nos aventures ne sont pas encore terminées, puisque nous devons marcher près de 45 minutes avec les gros sacs pour rejoindre notre hôtel… Sur le chemin, on croise deux argentins qui font du stop : « Ça fait cinq heures qu’on est là, pas une voiture ne nous a pris ! » Ah oui quand même. On discute un peu avec eux et une fois annoncé que nous venons de Marseille, ils enchaînent direct : « Ah oui, l’Olympique ! Et Bielsa alors ? Il est fou pas vrai ? » Aaaah le foot !

El Bolson, sur le papier c’est « une ville progressiste et bohème habitée d’originaux aux styles de vie alternatifs l’ayant déclarée zone non nucléaire et municipalité écologique ». Sur place c’est un paradis pour hippies : des fermes biologiques produisant du houblon pour les micro-brasseries indépendantes, des formations à la permaculture, des initiations à la gynécologie naturelle, un festival féministe, des cours de gravure et enfin un marché artisanal. Et comme on y était le jour d’anniversaire de Charlotte elle a eu droit d’acheter ce qu’elle voulait sur ce marché, on vous laisse imaginer les emplettes (non parce que si on commence à vous dire qu’elle a notamment pris du déodorant solide à base de lavande ça risque de foutre un coup à…à rien en fait, oui elle a acheté du déo).

Nous en profitons également pour aller au Cerro Amigo, une petite colline municipale dont l’entrée est payante (pas fous les écolos) qui domine la ville, sous 45 degrés vers 15h de l‘après-midi, bonne idée. Le jour d’après c’est direction le Lago Puelo pour aller nous baigner, non sans avoir sué pour d’abord monter au mirador. Et même si on ne reste pas très longtemps dans l’eau, on peut se la jouer sur les photos !

Bon, on ne sait toujours pas si on est en Patagonie ou seulement dans la région des lacs mais en tout cas El Bolson nous fait rêver à notre première vie parallèle :

« Et si on ouvrait une auberge de jeunesse ici ?

  • Ah oui pas mal, ou même une auberge de jeunesse qui serait en partenariat avec une brasserie et des producteurs bios.
  • Alors dans ce cas on fait mieux, parce que bon les gens dans les auberges de jeunesse ont un budget serré niveau bouffe, et on fait plutôt quelque chose genre chambre d’hôtes.
  • Ouais mais chambre d’hôtes c’est plus chiant, faut cuisiner pour les gens et ya besoin d’un label.
  • Tu crois qu’il y a des labels en Argentine ?
  • Jsais pas, bon on verra quand on s’installera à El Bolson !

En attendant comme c’est la canicule même ici, on décide d’aller chercher la fraîcheur, la vraie, direction la Patagonie, la vraie !

 

* Avec l’accent argentin Llao Llao ça donne Chao Chao, eh oui les argentins transforment le double « l » en « ch ». Ainsi amarillo donne amaricho, la lluvia donne la chuvia, le yoga donne choga, et ainsi de suite. D’où, attention minute culturelle, le surnom du plus célèbre révolutionnaire argentin, le Che, qui lui a été affublé en raison de la prononciation de sa langue maternelle, Ernesto Guevara étant argentin et non pas cubain. Ché compris ? 

 

 

 

2 commentaires

  1. J’espère que vous m’avez fait un petit colis avec un plat à emporter de chez Alberto 🙂 Et quelle chance de fêter son anniversaire à El Bolson, le sac va s’allourdir de plein de petits souvenirs!

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