Maria Yolanda Miranda Salinas, on pourrait penser qu’il y a plusieurs personnes mais non c’est simplement le nom entier de Maria, notre hôte Airbnb pour nos trois jours à Vicuña. Au premier jour les seuls échanges que nous avons sont des regards et des informations pratiques, dès le deuxième des sourires, et au troisième Maria nous raconte son histoire. Celle d’une femme qui a élevé ses enfants toute seule, et qui voue un culte à la nature et à ce qu’elle offre pour soulager les maux.
29 septembre 1944, l’Europe est en Guerre, Maria en vie. Et 18 ans plus tard c’est à son tour de la donner. Un fils, qui vit la moitié du temps avec elle encore aujourd’hui. Et une fille, partie aux Etats-Unis. Maria a été mariée, puis elle a cessé de l’être. Mais elle est restée mère et a travaillé pour subvenir à ses besoins et ceux de ses enfants. Dans un kiosque. Dans un camping. Dans une boulangerie. Dans un restaurant, 17h par jour. Alors un jour c’est la décompression, son corps lâche. Elle aime dire que la vie est spirituelle et pas seulement matérielle, mais là il faut ralentir le rythme. Maria avait pu faire des économies et a acheté un terrain à Pisco Elqui. Elle le revend pour sa maison actuelle à Vicuña. Nous sommes les troisièmes à venir chez elle. À profiter de son jardin et jouer avec Tiger, son chat. Maria aime voyager. France, Allemagne, Equateur, Etats-Unis, mais surtout Chili, son pays. Mer, montagnes, déserts, diversité des paysages, « me encanta Chile, su naturaleza ». Et si Maria aime la nature, la nature se retrouve chez Maria. Avocats, oranges, tunas, grenades, menthe, aloé vera, son jardin est une ferme et une pharmacopée. Se soigner par les plantes. Le thé vert pour la vue. Le vinaigre et la pomme pour nettoyer les bactéries. L’aloé vera pour calmer les brûlures. Mais il ne s’agit pas que de guérir, prévenir aussi. En dansant. De la zumba, trois fois par semaine. En créant. Peintures, boucles d’oreilles. Et puis un jour, raconter sa vie à deux inconnus. Merci « mamie » Maria !