// 21 – 26 mai 2018 //
Vous vous souvenez de la devinette sur les fruits d’Arequipa ? Nos estomacs aussi ! Dès le lendemain matin l’ambiance est à la sauce tord-boyaux (un peu comme Fort Boyard avec comme épreuve le passage de relais aux toilettes). Rémi est le premier aux toilettes, suivi de très près par Charlotte qui se rajoute un combo vomi. Le plus drôle dans tout ça, c’est que nous avons un bus à prendre, avec 6h de trajet. On restera ainsi cloîtrés à l’avant du bus, le ventre tendu, fébriles et incapables d’ingurgiter quoique ce soit, hormis du coca zéro (sifflez-nous !) et un peu d’eau. Après cet interminable trajet nous arrivons à Chala, ville de passage perdue dans la poussière du sable de la côte pacifique, où nous dormons dans ce qui nous semble être un hôtel de passe. Le repas du soir sera constitué de quelques biscuits, d’un Inka Cola (vous pouvez siffler aussi, c’est coca-cola qui a racheté l’entreprise) et d’un Smecta pour Rémi (le premier de tout le voyage !). Le lendemain nous prenons la petite route de terre qui nous conduit à cette mini-oasis que constitue Jihuay. Nous sommes accueillis par Alvaro, ses dreads et ses chiens (quatre molosses un peu trop molosses). Il nous montre notre « chambre », un magnifique lodge en bois sur deux étages, avec vue sur la mer. Le lieu est totalement isolé, on entend seulement le bruit des énormes vagues qui se fracassent sur la plage. Pas mal comme maison de convalescence ! Nous passerons ainsi deux jours à bouquiner (Rémi réussit l’exploit d’achever un roman en moins de 48 heures !) et à profiter du lieu. On n’est pas bien là papi Chabert et mamie Ricco ?!
Nous revoilà d’aplomb pour enchaîner deux nouveaux bus et les kilomètres : nous avons décidé de tracer direct à Lima, la capitale ! Lima en deux mots : grise et grande. En plus de mots ? Trop grise, trop grande, bruyante, sans charme. Ok, on arrête, vous devez avoir saisi que la capitale péruvienne ne fut pas un grand coup de cœur. Nous avons découvert Lima comme si nous venions tout droit de la campagne, comme si nous débarquions pour la première fois dans une métropole. Nous avons perdu l’habitude de faire face aux larges avenues truffées d’immenses panneaux publicitaires, de retrouver toutes les enseignes internationales, de se frayer un chemin parmi la foule pressée, de devoir supporter le bruit incessant du trafic routier intense. Le climat n’aide pas non plus : il fait donc continuellement gris, le ciel est bas et on se demande où est passé le soleil ? En fait, Lima nous a fait penser aux immenses villes chinoises et leurs buildings la tête dans la brume, leur air humide et pollué, leur population fourmilière mais sympa ! Car oui, s’il y a un point positif à retirer du marasme de Lima, ce sont bien les gens que nous avons trouvé très avenants. Nous avions posté un message public sur Couchsurfing pour nous aider à préparer un ceviche (le défi de Caro !) qui nous a valu plusieurs réponses dont la plupart nous proposaient même l’hébergement sur plusieurs jours ! Nous avons finalement choisi de rencontrer Arnold, probablement la personne la plus gentille du monde. C’est un bonhomme avec des lunettes habillé comme un gars tout droit sorti de la City que nous retrouvons pour notre premier déjeuner à Lima. Il nous emmène dans un resto bien plus chic que ceux que nous avons l’habitude de faire et nous détaille chaque plat avec passion. Heu mais Arnold, t’es sûr que t’es analyste financier, t’es pas chef étoilé ? « En fait j’ai un projet, celui de créer un genre de restaurant touristique où l’on pourrait découvrir toutes les spécialités gastronomiques du Pérou ». Alors qu’il bossait, il a pris sur son temps pour nous faire visiter sa ville, les endroits qu’il apprécie, tout en nous expliquant l’histoire et la culture et en veillant à ce qu’on goûte toutes les spécialités culinaires du pays ! Ce fut un peu notre ange gardien dans la jungle urbaine de Lima. Le soir, après nous avoir fait découvrir le parcours magique de l’eau du parc de la Réserve, Saint Arnold nous a raccompagné jusqu’à la porte de notre hôtel. Précisons qu’il habite dans le nord de Lima et que nous logions dans le sud, ce qui n’est pas une mince affaire niveau transport.
Car oui parlons en des transports à Lima ! C’est peut-être ce qui nous a le plus rebuté. Trop long, beaucoup trop long ! Nous ne sommes pas des parisiens, on n’est pas habitué à passer des heures dans des bus ou des taxis. Et puis il n’y a pas de métro à Lima, ce qui est un gros point noir pour une ville de 10 millions d’habitants. Heureusement, le quartier dans lequel nous créchions est l’un plus agréables de la capitale : Barranco. Cet ancien village de pêcheurs s’est fait absorber par l’expansion du monstre urbain qu’est devenu Lima, mais a su garder un certain charme et un certain calme (ce qui est important ici !). Disons que c’est un peu le Cours Julien de Lima, avec son côté bobohème artistique. Il y a même du street art. Et un vieux péruvien assis sur un banc qui nous a interpellé :
« Hey bonjour la France !
– Mais comment vous savez que nous sommes français ? C’est marqué sur notre tête ?!
– Ah ah non, mais je reconnais le style français, je me trompe rarement ! Je suis déjà allé dans votre pays, c’est pour ça »
S’ensuit une discussion très sympa qui dérivera comme souvent sur le foot puisque la France et le Pérou s’affronteront pendant le Mondial. Et ici, vu que cela fait 37 ans que la sélection nationale n’a plus participé à la grande messe du football, ils sont comme des fous. Généralement dès que nous disons que nous sommes français, leur réflexe est de répondre : « Ah la France on joue contre vous au Mondial ! » On peut aussi se retrouver à discuter Histoire, guerre mondiale et nazisme comme ce fut le cas avec un autre passant péruvien rencontré sur la Plaza des Armas. On trouve ça très sympa de pouvoir papoter avec des inconnu-es, et puis cela nous fait travailler notre espagnol (note de Rémi : oui bon Charlotte a pris beaucoup d’avance !). Ainsi de Lima on retiendra davantage la gentillesse de ses habitants que la ville elle-même, sauf en ce qui concerne le meilleur musée que l’on ait fait du voyage : le Musée Larco. Il s’agit d’une collection privée d’objets d’art précolombiens remarquablement mis en valeur. Les explications (en français youpi !) sont excellentes de par leur précision et le recul qu’elles apportent sur les œuvres. Ce fut un régal de passer près de deux heures dans ce superbe musée. L’autre régal, ce fut de nouveau avec Arnold que nous avons retrouvé chez lui pour préparer le fameux ceviche. Suite à ces quelques jours urbains nous voilà partis pour une semaine à la montagne à Huaraz, au pied de la Cordillère Blanche qui fait fantasmer Rémi !
Buenos dias carlotta y remio
muchas gracias para el carta de postal
todos aventuras del viaje estar muy passionatas
buenas tarde y buen continuation
hasta luego
hubert y marie-paule
De nada ! Somos contentos que les gustan el blog, besos y hasta luego !
Avec un peu de retard un petit commentaire : c’est quoi cette allusion à Papi Chabert ? Bon c’est vrai on ne fait plus de grands exploits mais on s’active quand même ! On aura l’occasion de vous le montrer 😄
Non mais on pensait à Papi Chabert version 80 ans, pas le valeureux Papigé !